mercredi 22 octobre 2014

Jardins en forêts...

Permaculture :  Une forêt comestible pour atteindre l’auto-suffisance alimentaire

 
Produire des fruits sains, avec le moins de travail possible, et en respectant la nature : voici les objectifs de Juan Anton Mora, un espagnol de 78 ans. Depuis sa retraite, il s’est mis en tête de changer le monde, grâce à sa forêt comestible ! Il expérimente l’auto-suffisance alimentaire et transmet ses savoir-faire. « De cette manière, quoi qu’il se passe, si nous n’avons plus de travail, nous aurons toujours de quoi manger. »
Juan Anton Mora, 78 ans, va courir 40 minutes plusieurs fois par semaine. Il organise chez lui des réunions de plusieurs jours avec des dizaines de personnes. « Chacun apporte son sac de couchage et on se débrouille », explique-t-il. Y-a-t-il besoin de le dire : Juan Anton a une forme impressionnante ! Comment fait-il ? Une vie saine et son envie de changer le monde doivent avoir leur rôle à jouer.
Car oui, chacune de ses actions a pour but de "changer le monde" ou pour être plus précis, combattre la faim dans le monde. Rien de moins. « La société devrait être basée sur deux piliers : le "travail", ce que nous savons faire et qui participe à la société, et la production de sa nourriture. De cette manière, quoi qu’il se passe, si nous n’avons plus de travail, nous aurons toujours de quoi manger. »
Et tout cela ne s’arrête pas à un beau discours. Juan Anton met en pratique ces conseils et il va même plus loin : il expérimente toutes les manières possibles de faciliter le travail de la terre. Gagner en indépendance alimentaire n’est pas seulement une sécurité, c’est aussi une manière de regagner une certaine liberté dans une société où nous n’avons plus le choix (de rien).
L’histoire a commencé il y a environ 30 ans. Juan Anton souhaitait trouver un lieu au calme pour faire un petit potager et avoir des poules. Il a acheté une petite parcelle plantée d’orangers. Avant de prendre sa retraite, il suivait les conseils du jardinier qui s’occupait du terrain de manière conventionnelle. Jusqu’au jour où ce dernier lui propose un herbicide qui tuerait l’herbe pendant 8 ans. C’est une prise de conscience. Sans savoir où il met les pieds, Juan Anton décide d’arrêter tous les produits chimiques. Le jardinier donne sa démission. En quelques mois, c’est un désastre. L’herbe grandit, les arbres se meurent par manque de nourriture. « J’ai commencé à m’intéresser à la manière dont fonctionne la terre. J’ai été à des cours d’agriculture écologique puis à un cours de permaculture et j’ai acheté quelques livres de Fukuoka. Puis j’ai commencé à appliquer ce que j’apprenais. » 
SIDE WAYS


Reportage réalisé par le site SideWays, web-série documentaire présentant des initiatives solidaires, positives et originales, qui sont « des idées pionnières ou bien des remèdes au système actuel, dans lequel de moins en moins de personnes se retrouvent », expliquent les initiateurs du projet, Hélène Legay et Benoit Cassegrain de l’association Contre-courant. Chaque épisode se décline sous un même format : une vidéo de 5 min, un article multimédia et un espace de discussion avec les protagonistes et les auteurs.
Pour en savoir plus : le site de SideWays.
Photo (une) : CC Irene Kightley

dimanche 19 octobre 2014

Une économie criminelle.

La « faim invisible » frappe deux milliards d’humains

Indice de la faim dans le monde en 2014 par degré de sévérité.

Encore aujourd’hui, une personne sur huit, et même un enfant sur six, souffre de la faim dans le monde. « Seize pays continuent d’afficher un niveau de faim “extrêmement alarmant” ou “alarmant” », alerte l’Institut International de recherche sur les politiques alimentaires (Ifpri) qui publie lundi 13 octobre, à trois jours de la journée mondiale de l’alimentation,un été des lieux de la faim dans le monde. 

Ce centre de recherche international basé à Washington établit chaque année un indice (Global hunger index, GHI) qui mesure le niveau de la faim, à partir des données de mortalité infantile, de sous-alimentation et d’insuffisance pondérale infantile pays par pays. L’évolution globale de cet indice montre une nette amélioration depuis 1990 sur le front de la faim dans le monde mais malgré ces progrès « le niveau de la faim dans le monde demeure grave », insiste l’Ifpri.
L’ÉRYTHRÉE ET LE BURUNDI DANS UNE SITUATION EXTRÊMEMENT ALARMANTE
« Le nombre d’individus souffrant de la faim a diminué au cours des 25 dernières années parce que la sous-alimentation a enregistré un fort recul dans de grands pays tels que la Chine, l’Inde, l’Indonésie ou encore le Vietnam. Mais il reste des pays où la situation s’améliore peu et il s’agit de pays où la croissance démographique reste élevée et qui de surcroît ont un milieu naturel fragile », souligne Marie-Noëlle Reboulet, du Groupe énergies renouvelables, environnement et solidarités, association qui s’intéresse notamment aux incidences du changement climatique sur le développement. « Dans ces pays le changement climatique vient rendre les populations plus vulnérable encore », insiste-t-elle.
La moyenne mondiale masque de fait d’importantes disparités entre pays et régions. Parmi les seize pays les plus gravement affectés, deux, l’Erythrée et le Burundi, présentent une situation « extrêmement alarmante ». En Afrique subsaharienne, si depuis 2000 les taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans ont diminué, la situation demeure extrêmement précaire, observe l’Ifpri. L’Afrique subsaharienne détient le score GHI régional le plus élevé, suivi de près par l’Asie du Sud. C’est dans ces deux régions que se situent la quasi-totalité des pays dont la situation est jugée « alarmante ». En Afrique subsaharienne, un seul pays, le Ghana, a fortement diminué ses scores GHI depuis 1990 : insuffisance pondérale et mortalité infantiles ont baissé de plus de 40 %, tandis que la proportion de personnes sous-alimentées a été réduite de manière radicale, passant de 44 % en 1990-1992 à moins de 5 % en 2011-2013.
LA FAIM INVISIBLE SOUVENT NÉGLIGÉE
Dans son rapport, l’Ifpri insiste cette année sur le fléau « crucial mais souvent négligé » de la « faim invisible ». Cette forme de malnutrition survenant lorsque l’apport ou l’absorption de vitamines et minéraux ou oligo-éléments (zinc, iode, fer, vitamines A et B) ne suffisent pas à assurer une bonne santé et un bon développement, touche plus de 2 milliards d’individus, soit plus du double des 805 millions de personnes sous-alimentées, recensées par l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dont les besoins caloriques ne sont pas satisfaits.
Si les effets de la faim invisible ne sont pas observables à court terme, ils se révèlent « dévastateurs » à long terme, insiste l’Institut : hausse de la mortalité maternelle et infantile, handicaps physiques, affaiblissement du système immunitaires et des facultés intellectuelles. La faim invisible tue ainsi chaque année 1,1 million d’enfants sur les 3,1 millions qui meurent chaque année de sous-alimentation.
Au-delà des conséquences sur la santé, ce fléau « affecte lourdement les économies des pays en nuisant à la productivité des populations », affirme l’Ifpri. Elle amputerait ainsi le produit intérieur brut (PIB) de la plupart des pays en développement de 0,7 % à 2 %. On estime à 1 % la perte de PIB en Inde et à 2,3 % en Afghanistan.
TRIPLE FARDEAU DE LA MALNUTRITION
Bien que la faim invisible pèse en majeure partie sur les pays en développement, les pays à plus haut revenus et plus urbanisés ne sont pas épargnés : le phénomène peut y coexister avec le surpoids, voire l’obésité causés par une consommation excessive de macronutriments (lipides, glucides), souligne l’Ifpri, qui s’inquiète de la complexité croissante du problème de malnutrition sur la planète. Les pays en développement abandonnent peu à peu leurs régimes alimentaires traditionnels à base d’aliments très peu transformés au profit d’aliments et boisons hautement transformés, à forte densité calorique mais pauvres en micronutriments, entraînant obésité et maladies chroniques d’origine alimentaire. « Avec cette transition nutritionnelle, de nombreux pays en développement, s’alarme l’Ifpri, se trouvent confrontés au “triple fardeau de la malnutrition” : dénutrition, carences en micronutriments et obésité. »
Laetitia Van Eeckhout

vendredi 3 octobre 2014

Les AmiEs de Buis les Baronnies et Montbrun les Bains se réapproprient l'alimentation.

Suite à la Présentation des Incroyables Comestibles à l’Université d’ été de UTOPIA : Incroyables Comestibles s'installent à Buis les Baronnies                                


Devant le panneau de sa commune, le maire Sébastien Bernard entouré de plusieurs membres du collectif ne cache pas sa satisfaction de voir Buis rejoindre le mouvement des « Incroyables Comestibles »
Décidément les initiatives citoyennes visant à promouvoir le concept de gratuité gagnent du terrain et se multiplient rapidement dans nos Baronnies provençales. Après l’organisation en moins d’un an de « Marchés gratuits » (ou Gratiférias) dans plusieurs communes de la région (12 à ce jour dont 3 au Buis), voici maintenant le mouvement des « Incroyables Comestibles » qui, parti de Montbrun, s’installe à Buis les Baronnies avec un collectif d’une singulière vitalité.
« On plante, on arrose et on partage », expliquent Myriam Varillon et Camille Lecureux du collectif buxois.
L’idée est de planter en ville des fruits et légumes dans des bacs de l’espace public, et de laisser le soin à chacun de jardiner librement et de récolter gratuitement les fruits de ces petits potagers collectifs. La démarche vise à créer un nouvel art de vivre en dynamisant les échanges locaux par le partage d’une production « Bio », cultivés par les habitants et offerts à tous. « On plante, on arrose et on partage », expliquent Myriam Varillon et Camille Lecureux du collectif buxois, qui espèrent que cette démarche conviviale et solidaire fera de plus en plus d’émules au fil du temps.
Le collectif buxois des « Incroyables Comestibles » compte aujourd’hui une douzaine de bénévoles très actifs.
La commune a tout de suite donné son feu vert et depuis le printemps dernier une quinzaine de bacs publics ont été mis à la disposition de ces incroyables planteurs. Tomates, poireaux, courgettes, poivrons, fraises, salades, blettes, menthe, romarin, amarante, … Tous ces fruits et légumes ont poussé durant l’été dans les rues du village, suscitant la curiosité et l’intérêt de nombreux buxois et visiteurs. « La récolte est bien sûr aujourd’hui très modeste et n’a guère de signification économique », admettent les initiateurs, « mais le mouvement fait beaucoup parler de lui et est riche en lien social… ».
Une belle petite récolte de tomates dans les rues du village.
C’est aussi l’avis du maire Sébastien Bernard qui souhaite voir se développer de nouveaux espaces de plantation solidaire tant dans l’espace public que sur le domaine privé. Rappelons aussi que la bibliothèque municipale se joint au projet en accueillant une grainothèque où chacun peut librement déposer prendre et échanger ses graines bio et constituer ainsi une collection de semences adaptées au territoire.
Enfin, le groupe « Gratiéria Toulourenc-Baronnies » organise une nouvelle Gratiferia (marché gratuit) à Buis les Baronnies le dimanche 19 octobre dans la salle du foyer J.J. Coupon. Au programme : donner, prendre, recevoir, rencontrer, partager, en musique et autourd’une soupe à midi.
Alain Bosmans
Pour en savoir plus :
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Les incroyables comestibles : http://www.incredible-edible.info
+ Le collectif de Buis : http://icbuis.canalblog.com
+ Contact : 06 62 64 18 35 ou 06 14 19 45 59
+ Face book : http://www.facebook.com/groups/nitrocnireciprocite


Extrait de MCD / mediascitoyensdiois.info : http://mediascitoyens-diois.info/2014/09/buis-les-baronnies-et-montbrun-les-bains-les-incroyables-comestibles-s-installent/