lundi 7 juillet 2014

Les pesticides ne tuent pas que les abeilles...

Les pesticides ont des effets néfastes pas seulement sur les abeilles

Des pesticides parmi les plus utilisés dans le monde ont des effets néfastes sur la biodiversité qui ne se limitent pas aux abeilles mais nuisent aussi aux papillons, vers de terre, oiseaux et poissons, selon une évaluation scientifique internationale présentée mardi.
Après avoir examiné les conclusions de quelque 800 études parues depuis une vingtaine d'années, les auteurs de cette évaluation plaident pour «durcir encore la réglementation sur les néonicotinoïdes et le Fipronil», les deux types de substances chimiques étudiées, et de «commencer à planifier leur suppression progressive à l'échelle mondiale ou, du moins, à formuler des plans visant à réduire fortement leur utilisation dans le monde».
«Les preuves sont très claires. Nous sommes face à une menace qui pèse sur la productivité de notre milieu naturel et agricole», indique dans un communiqué le Dr Jean-Marc Bonmatin (CNRS), l'un des principaux auteurs de cette analyse menée sur les quatre dernières années.
L'évaluation a été conduite par un panel de 29 chercheurs internationaux dans le cadre d'un groupe de travail spécialisé sur les pesticides systémiques (conçus pour être absorbés par les plantes). Ce groupe conseille notamment l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l'organisme qui rend compte de l'état de santé de la biodiversité mondiale à travers sa «Liste rouge» des espèces menacées.
Les conclusions doivent être publiées en huit articles pendant l'été dans la revue Environmental Science ans Pollution Research, précise ce groupe de travail.
Les pesticides étudiés sont «aujourd'hui les plus utilisés dans le monde, avec une part de marché estimée à quelque 40%» et sont aussi «communément utilisés dans les traitements domestiques pour la prévention des puces chez les chats et chiens et la lutte contre les termites dans les structures en bois».
Les effets liés à l'exposition à ces pesticides «peuvent être immédiats et fatals mais également chroniques», soulignent les chercheurs, avec des effets comme la perte d'odorat ou de mémoire, une perte de fécondité, une diminution de l'apport alimentaire, comme un butinage amoindri chez les abeilles, ou encore une capacité altérée du ver de terre à creuser des tunnels.
Ces pesticides sont notamment pointés du doigt depuis quelques années comme l'une des causes expliquant le déclin des populations d'abeilles. L'Union européenne a par exemple déjà suspendu en 2013 l'usage du Fipronil et de trois néonicotinoïdes en raison de leurs effets sur les pollinisateurs.
Cette nouvelle analyse montre que bien d'autres espèces sont également touchées, au premier rang desquelles les invertébrés terrestres, comme les vers de terre, indispensables maillons de la vie des sous-sols.
Suivent les pollinisateurs -- abeilles et papillons -- puis les invertébrés aquatiques, comme les gastéropodes d'eau douce et les puces d'eau, les oiseaux, les poissons et les amphibiens.
Les chercheurs précisent ne pas avoir de données suffisantes pour déterminer leur impact sur les mammifères et les reptiles, même si un «impact est probable» sur ces derniers.
Planète/20mn

mardi 1 juillet 2014

Les jardins pour rêver.



Jardins pour rêver, jardins pour s’inspirer
(Photo : Photo Lise Gobeille)
Bien qu’encore jeunes, les aménagements des jardins sont déjà inspirants avec leurs beaux contrastes de couleur, leurs belles compositions et, évidemment, l’impressionnant éventail de vivaces présenté.
Un jardin doit faire rêver, nous transporter et nous inspirer, mais attention, il crée aussi un état qui peut entraîner une dépendance : la zénitude. En fait, c’est un lieu idéal où s’arrêter en vacances. Certains sont comme des oeuvres d’art, uniques, tandis que d’autres nous servent de modèles, d’inspiration. En voici trois, très différents les uns des autres, à voir et à revoir.
Le Jardin des curiosités
Le Jardin des curiosités a émergé d’un champ dénudé pour devenir aujourd’hui un espace riche, diversifié et unique. Il a été conçu il y a 17 ans par Suzanne Puech, horticultrice et artiste passionnée, avec la complicité d’Alain Émond, son amoureux. À l’entrée, la maison ancestrale jaune éclatant est entourée d’une luxuriance végétale accueillante. Derrière celle-ci est aménagé le jardin d’une conception particulière, où contrastent le formel et le naturel. De grandes haies de cèdres taillées à la perfection dessinent le contour d’un jardin classique, où quatre aménagements à l’anglaise se reflètent par leur forme. Dans ces plates-bandes, les plantes qui se ressèment sont les bienvenues, pour la note de liberté qu’elles apportent. L’allée centrale et le coeur de cet espace sont dans un tout autre esprit. Sobres et chics, ils sont rigoureusement entretenus et mettent en valeur l’art topiaire, peu courant au Québec. On y découvre des haies de buis minutieusement taillées, quatre chiens immenses en cèdre et plusieurs autres sculptures végétales. De chaque côté se trouvent deux allées, une dédiée aux plantes d’ombre et l’autre, aux plantes de soleil. Au bout se trouvent les petits fruits et le verger, et près de la maison, deux bassins sont aménagés avec des plantes aquatiques. Au fond, il ne faut pas manquer le lumineux jardin de mousse et les trois murs de bâtiments industriels en cèdre. Pour créer un microclimat et attirer les oiseaux, un brise-vent nourricier du côté nord a été planté. Opération réussie, car les volatiles sont nombreux et on se sent comme dans un écrin. On peut identifier les plantes grâce à un livret qui est fourni, et si certaines vous tombent dans l’oeil, les propriétaires tiennent une pépinière. Mais attention, argent comptant seulement.
Au jardin cette semaine 
Il reste encore des coins à fleurir dans les plates-bandes et, si les balconnières ne sont pas encore faites, il n’est pas trop tard. D’ailleurs, comme c’est le temps des rabais, aussi bien en profiter. Par contre, on s’assure de choisir des plantes qui ne sont pas longues et fragiles parce qu’elles sont demeurées trop longtemps coincées dans leur contenant.
Même chose pour le potager, mais il ne faut pas commencer avec des plants trop petits (tomates, piments, aubergines) si on veut avoir une récolte, car la saison est déjà avancée.
Et comme il fait plus chaud, il faut être vigilant et arroser les nouvelles plantations souvent. Lise Gobeille